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L’écoute

Alfred Varresse disait : « écouter l’autre, c’est comprendre ce qui n’est pas dit ». Notre civilisation a évolué à une vitesse impressionnante. Notre société se base de plus en plus sur la productivité et non sur le fait de prendre son temps. La communication a suivi le même chemin. Rentabiliser au maximum son temps amène à réduire le temps consacré à l’écoute. L’homme s’est transformé en machine individualiste. Or pour écouter, il faut être ouvert, disponible, vacant, avoir évacué ce qui au préalable retenait l’attention et focalisait l’intérêt.

Pourtant, seuls l’ouverture d’esprit, la disponibilité, le combat contre ses préjugés, ses habitudes, ses obsessions, la mise en veille de son propre point de vue, de ses intérêts personnels pourront nous rendre capables d’accueillir sans à priori, d’être à l’écoute.

Comme disait déjà Pythagore: « si parler est une nécessité, écouter est un art ». Dans notre vie quotidienne, l’écoute joue un rôle clé.

Entendre et écouter n’iraient-ils pas de pair…… ????

Si l’écoute veut être autre chose qu’une attitude convenue, un versant de la bienséance ou le respect de consignes, il faut entendre ce qui est dit, ce qui n’est dit qu’à demi mots ou ce qui se cache derrière les mots utilisés, les attitudes adoptées.

« Il faut écouter ceux qui parlent, si on veut être écouté » écrit Larochefoucauld. Tout l’enjeu est là : réapprendre à nous ouvrir à l’autre, laisser place à l’inconnu et à l’incertitude afin de retrouver l’écoute tant oubliée.

En fait, ce n’est pas l’écoute en elle-même qui est oubliée, bien au contraire, ce qui est oublié, c’est sa nature, sa qualité et surtout ce qu’on en fait, ce sur quoi elle débouche. Ce qui est oublié de nos jours, c’est l’art vrai du débat, de la discussion constructive argumentée, de la confrontation réfléchie où chacune écoute l’autre en faisant l’effort de saisir son point de vue. Cela parait peu compatible avec le gout de l’immédiateté qui caractérise notre époque. Pourtant c’est cet art-là, l’écoute, qui a le plus de chance de conduire non pas à quelques compromis mais à une position qui prend en compte les besoins, les difficultés, les spécificités de chacune.

20190609-38