Grande Loge Féminine de Belgique •
Vrouwengrootloge van België

 

Madeleine Pelletier

(1874- 1939)

Madeleine Pelletier vient au monde à Paris dans une famille pauvre. 

Dès ses 13 ans, elle prend l’habitude de courir les réunions politiques et s’attache à un groupe d’anarchistes. De leur fréquentation, elle va retirer une ouverture d’esprit, et la conviction de l’absolue nécessité de l’éducation et de l’élévation intellectuelle. Elle reprend ses études, et se dirige finalement vers la médecine et la psychiatrie.

Sa thèse « L’Association des idées dans la manie aiguë et la débilité mentale » est remarquée, et connaît plusieurs rééditions. 

Cependant, elle ne peut pas rejoindre les prestigieux internats des asiles, seuls lieux où exercent les psychiatres; les femmes ne possédant pas les droits civiques, elles en sont automatiquement exclues.

Mais…Madeleine Pelletier n’est pas tout le monde ! Elle met tout en œuvre pour l’abolition de cette règle…et elle l’obtient, soutenue par le Journal féministe « La Fronde ». Elle devient ainsi, en 1904, la première femme française interne en psychiatrie.

Elle entre en Franc-Maçonnerie la même année à la Loge no 3 Philosophie sociale, de la Grande Loge Symbolique Ecossaise, ouverte aux femmes. Elle entre ensuite dans la loge Diderot, dont elle deviendra Vénérable Maître. Après la guerre, elle adhère au Droit Humain.

Ses idées et ses publications sur la disparition souhaitable du patriarcat, sur l’égalité hommes-femmes, sur l’éducation sexuelle, et sur l’avortement (elle écrit « Le Droit à l’avortement » en 1911), heurtent. Incontestablement, Madeleine Pelletier fait partie des féministes les plus combattantes. 

Elle sera accusée (alors qu’elle est hémiplégique), d’avoir pratiqué un avortement. Elle qui a lutté et combattu pour des causes encore tellement d’actualité, est finalement internée car considérée comme constituant un danger social, et meurt à l’asile.