Écoute le vent, il chante
Écoute le silence, il parle
Écoute ton cœur, il sait
Cette phrase, fruit de la sagesse amérindienne, sonne comme un poème, fait entrer l’imaginaire afin de mieux approcher et appréhender le réel dont elle parle. Sous forme d’une triple injonction, elle nous demande d’écouter en trois temps… Se mettre dans une condition d’écoute nous amène à aller vers autre chose, chercher autre chose en nous, autre chose autour de nous. N’est-ce pas notre quête de maçonne de chercher à découvrir peu à peu un autre niveau de compréhension du monde, d’apprendre le sens des symboles et de les laisser pénétrer lentement en nous ?
Écoute le vent, il chante
Doux, le chant du vent apaise et entraine les pensées vers les plus beaux de nos rêves.
Vif, il est une force régénératrice, oxygénant les pensées qu’il porte au loin. Permettant l’évasion hors des cadres rigides, il se fait alors encouragement à l’audace pour aller vers l’inconnu.
Symbole de liberté et d’universalité, il est comme une chaine d’union invisible.
Insaisissable, il interpelle sur l’illusion d’une vérité immuable et absolue.
Fluide, il nous rappelle que le présent est éphémère et qu’il ne demande qu’à être accueilli dans son mouvement entre passé et futur.
Le chant du vent invite aussi à l’introspection, à la plongée en soi. Il permet une pause pour mettre les passions à distance. Il appelle ainsi à écouter activement le monde extérieur et ses murmures tout en restant à l’écoute de l’intériorité.
Changeant au gré des circonstances et des contextes, le vent peut se faire roulement de tambour et chant de combat, semant désolation et peur. Il peut aussi se muer en clameur de révoltes face aux injustices du monde. N’appelle-t-il pas alors à la réflexion pour concilier les contraires, recréer de la concorde ? Des notes cristallines et légères pourront peut-être alors se faire à nouveau entendre pour entonner des chants d’avenir, des chants d’espoir des chants de liberté, d’égalité et de fraternité.
Écoute le silence, il parle…
Lorsque l’on se coupe de l’agitation du quotidien, le silence entre dans la danse.
On peut l’associer au respect , à la discrétion, à la confiance.
Il nous parle de ce qui nous touche, de ce qui nous indigne, de ce qui nous effraie, de ce qui nous manque. Mais aussi de ce qui nous plaît et nous met en joie.
C’est dans le silence qu’émerge la véritable réflexion sur soi. Il libère la pensée de la contrainte de la formulation immédiate. Il l’aide à mûrir, à grandir et à s’épanouir en toute liberté.
Le silence nous apprend à écouter, à observer, à ressentir, à questionner, à peser le pour et le contre, posément, sans hâte. C’est un outil qui ouvre le chemin vers la connaissance et permet de progresser vers la lumière. Apprivoiser le silence est en soi le travail d’une vie.
Oui, le silence parle. Encore faut-il l’écouter. C’est une vraie démarche active et volontaire.
Certains silences en disent bien plus que les mots. Silence complice quand un simple regard suffit pour se dire. Silence qui ouvre la voie du coeur …
Ecoute ton cœur, il sait…
Cette troisième phrase du proverbe évoque l’intériorité sous un nouvel angle et encourage à suivre également ses émotions et ses sentiments.
Le cœur qui sait, c’est la conviction profonde, intuitive et raisonnée de ce qui est bon et bien.
Ecouter son cœur, n’est-ce pas se permettre d’agir de la manière qui semble juste et cohérente, sans se soumettre aux diktats de la société, sans chercher à plaire aux autres ou à se conformer à leurs jugements ? N’est-ce-pas se faire confiance, se respecter et agir en accord avec soi-même ?
Lorsque cette petite voix intérieure nommée intuition vient frapper à notre porte, osons l’accueillir.
Ecouter son cœur, c’est aussi se rappeler l’Amour qu’il représente. En Franc-Maçonnerie, cet amour nous unit, crée ce lien entre nous et nous soude, avec fraternité.
Ainsi, le cœur – qui symbolise le centre de l’activité émotionnelle et spirituelle – ajoute une nouvelle dimension au travail d’introspection. Il évoque la célèbre maxime du Petit Prince de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ». Le cœur qui sait connaît la magie de l’amour qui est, et reste, le plus puissant moteur de l’humanité. En commençant par soi-même pour mieux rayonner à l’extérieur.
Ainsi, écouter le chant du vent, les paroles du silence, le savoir du cœur, nous permet de discerner le Beau, le Vrai, le Juste pour approcher de notre idéal, pour inspirer notre marche, vers plus de Connaissance et de Lumière. C’est finalement s’engager avec conviction pour la liberté, l’égalité et la fraternité.